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Origines historiques du Xingyi Quan

Selon la tradition, le xingyi quan aurait été inventé par le Général Yue Fei (1103-1142) de la dynastie Song, mais les recherches récentes ont mis en doute la vérité de ce récit. Le Génréral Yue Fei est en Chine un héros national révéré pour sa vaillance, son tempérament et son patriotisme. Il est donc possible que les pratiquants du xingyi quan se sont réclamés de lui pour faire reconnaître leur style.

Yue Fei

Ces dernières années, des chercheurs ont publié un grand nombre de travaux sur les origines du xingyi quan. Leurs opinions divergent, mais généralement tous s’accordent sur le fait que le xingyi quan serait un surgeon du xinyi liuhequan. Le xingyi quan trouverait son origine avec Li Luoneng (env. 1808-1890), de la province du Hebei, et le xinyi liuhequan aurait pour fondateur Ji Longfeng (1602- 1680), aussi connu sur le nom de Ji Jike. Ji Longfeng aurait enseigné à Cao Jiwu (1662-1722), qui aurait eu pour élève Dai Longbang (env. 1713 - 1802), qui lui même aurait transmis son art à Li Luoneng. Ceci a été confirmé par les recherches de nombreux spécialistes, en particulier Huang Xinge, qui a passé de nombreuses années à étudier ce sujet et a méthodiquement analysé un nombre très important de documents historiques. Il semble à peu près certain que Ji Longfeng a créé le xinyi liuhequan et que Li Luoneng a pour sa part fondé le xingyi quan.

Les trois branches principales du xingyi quan, connues comme étant “trois ruisseaux issus d’une source unique”, sont généralement désignées par leur région d’origine: les provinces du Shanxi, du Hebein et du Henan. La « source » de ces trois courants est le xinyi liuhequan. Jusqu’à aujourd’hui, dans la province du Henan on continue à se référer au xinyi liuhequan, et certaines caractéristiques d’origine de ce style ont été conservées, notamment le pas du poulet et les 10 animaux. Au Shanxi et au Hebei, on parle de xingyi quan, et ces deux provinces pratiquent un style similaire avec seulement des variations stylistiques.


Lors du règne de l’empereur Qianlong de la dynastie Qing (1736-1796), le xinyi liuhequan était déjà un style établi dans le Shanxi et le Henan avec sa propre théorie et ses techniques. Li Luoneng a étudié le xinyi liuhequan avec Dai Longbang pendant 10 ans. Li Luoneng connaissait d’autres styles et avait reçu une solide formation en arts martiaux avant de prendre Dai pour professeur, ce qui lui a permis d’atteindre un niveau élevé en xinyi liuhequan après dix ans d’analyse poussée et d’expérience pratique. Li a pendant des décennies accumulé de profondes connaissances pratiques et théoriques, ce qui lui a permis d’affiner le style et d’en créer un nouveau à partir du xinyi liuhequan : le xinyi quan. Autour de 1856, ce style a commencé à ce répandre sous ce nom.

En chinois classique, il n’y a qu’une légère difference de sens entre les caractères xin (心 coeur, la pensée émotionnelle) et yi (意 volonté, la pensée intentionnelle). Le nom xinyi était donc redondant puisque le cœur veut dire en partie la volonté, et que la volonté comprend le cœur dans sa signification. Li Luoneng a seulement remplacé le caractère xin (心 coeur) pour le caractère xing (形 forme, structure) pour rendre le nom (forme et intention) plus significatif.

Même si un seul caractère distingue les noms xinyi et xingyi, c’était un tournant dans l’évolution des arts martiaux, et un nouveau style avait fleuri dans le jardin des arts martiaux. Li Luoneng a entrepris une réorganisation systématique du xinyi liuhequan. Il a mis au point une méthode d’entraînement systématique avec la posture santishi comme travail de base, les poings des cinq éléments comme fondement, et les douze animaux comme techniques avancées. Il a construit son système à partir de la combinaison de l’ancienne théorie traditionnelle du yin yang, des cinq éléments (métal, eau, bois, feu et terre), les pratiques et théories taoïstes de prolongation de la vie, et les techniques de renforcement interne des arts martiaux. Il a ainsi développé un entraînement martial à trois niveaux (visible, cache, et transformatif, consistant à ‘transformer l’essence en énergie’, ‘transformer l’énergie en puissance spirituelle’ et ‘transformer la puissance spirituelle pour atteindre la vacuité’). Ces aspects étaient nouveaux, et le xingyi s’est impose dans le monde martial grâce à son approche systématique et à sa théorie scientifique (pour l’époque). Bien que le cœur théorique ne s’éloignait pas du xinyi liuhequan, cela constituait néanmoins un saut qualitatif. De même le développement récent du yiquan à partir du xingyi quan a créé un nouveau style avec ses propres méthodes d’entraînement mettant l’accent sur la volonté et l’esprit.



Bein entendu, la creation et la diffusion d’un style, le développement de sa théorie et l’enrichissement de son système technique est le travail de plusieurs générations. Le xingyi quan, désormais largement populaire en Chine, a évolué en théorie et en technique grâce au travail continuel des 2nde, 3ème, 4ème, 5ème et 6ème générations. Grâce au progrès scientifique, les generations futures continueront à rendre la théorie et les techniques du xingyi quan encore plus modernes et logiques et à enrichir l’humanité.

(Extrait de "Di Guoyong on Xingyiquan: Volume I - Five Element Foundation”, by Di Guoyong, translated by Andrea Falk, traduit en français par Antoine Roset)

 
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